Dans le jardin, l’écuelle de croquettes humides attise les convoitises. Cette nuit, Totoro le hérisson a de la concurrence.

Si les humains sont jouasses du soleil qui règne depuis des semaines, les hérissons l’ont mauvaise. Où trouver à boire ? À manger ? La surface du sol est sèche, alors adieu les vers de terre ; les escargots se la jouent couvre-feu même lors de la rosée ; et la grande saison des insectes n’est pas encore arrivée ‒ ha ! un bon coléoptère, un mille-pattes, une chenille.
5 000 PIQUANTS SUR LE DOS
Bref, à la période où tout hérisson a la dalle post-hiver, le menu combo croquette+eau est the place to be du quartier. Mais, ce soir, Totoro se radine à la bourre, vers minuit et demie. C’est alors qu’un rival sort du couvert d’hémérocalles (des lys orange) pour taper l’incruste.
Totoro, c’est le Mr. T des insectivores. Il a passé l’hiver sous un tas de feuilles de bambou et de troène, à côté du portillon du jardin, mesure dans les 25 cm et porte environ 5 000 piquants sur le dos. À son meilleur, il doit chatouiller le kilo. Son rival, quoique bien moins gros, ne se démonte pas et se poste à côté de la cage à oiseaux.
Mais, cette nuit, la baston tourne court. Totoro est trop avantagé : il est in da place, (pardon : dans la cage) et l’autre n’a nul moyen de l’en déloger. Surtout qu’approche un horrible animal à deux pattes, plus haut qu’un framboisier, qui veut leur tirer le portrait. L’intrus décanille dans ses hémérocalles.
Au petit jour, toutefois, l’écuelle de la cage est totalement vide, alors que Mr. T ne mange jamais tout d’un coup. Pour faire la lumière sur cette affaire, j’ai déposé une seconde gamelle, de l’autre côté du jardin, près du tas de bois. Et l’ai retrouvée vide au matin. Pour sûr, plusieurs individus trempent dans le biz. Sont-ils deux ? Trois ? Plus ? L’enquête est en cours.
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