Près de 1 500 jeunes travailleurs du numérique ont refait le monde du 5 au 7 juillet à Pantin (Seine-Saint-Denis), à l’occasion du festival OuiShare. Le journal minimal y était.
Au OuiShare Fest, le monde du travail de demain est radicalement repensé. Image: Pixabay.
« C’est la foire aux hipsters ! » s’amuse le vigile à l’entrée du Ouishare Fest. Mais il se trompe : ici, ni barbe, tatouage ou chemise à carreaux. La majorité des participants – moi compris – porte l’indémodable combo chino-polo, est chapeautée de paille et assidûment penchée sur son smartphone. On se croirait dans les travées de Roland Garros ou sur le trottoir de la rue Saint-Guillaume, aux portes de Sciences-Po Paris.
Entre les tentes dressées au seuil de l’ancien grenier de Paris, une friche industrielle qui court le long des rives de l’Ourcq, ces dignes représentants de la génération Y besognent. Avec sérieux, ils quittent une « conf' » sur « les écosystèmes urbains de demain » pour rejoindre un makestorming, sur « l’animation des temps collaboratifs, le soft skill du futur ».
UNE FÊTE DE L’HUMA SANS CHIPOLATAS
Bref, ici, on refait le monde version 3.0. Un monde open source, positif, durable et collaboratif. Ce festival est à la frontière entre un salon des startups de l’ESS (Économie sociale et solidaire) et la rentrée sur le campus de HEC. Une sorte de fête de l’Huma sans chipolatas ou une annexe des JMJ sans chants liturgiques accompagnés à la guitare acoustique.
Sous les tentes, on parle anglais, on powerpointe, on partage des expériences, des idées, des solutions. À la pause, pour se détendre, certains s’adonnent à démolir des cagettes de bois de récup’. Un jeu de construction collaboratif et anti-gaspi, imaginé par l’Open Fabrick. D’autres font la queue devant les toilettes sèches, dans l’espoir qu’il reste suffisamment de copeaux lorsque leur tour viendra. Le reste converse sur les bancs de la Pure House Lab, un cube de 25 m² tout de bois et de liège, où l’on crée les formes d’habitats partagés du futur. Les palettes en bois fournissent le matériau de la maison du futur. Photo : Jacques Tibéri.La Pure House Lab, un cube de bois et de liège, typique de l’habitat partagé du futur. Photo : Jacques Tibéri.La tiny house est la maison minimale par excellence : rudimentaire et agréable à vivre. Photo : Jacques Tibéri.
Dans la pure tradition autogestionnaire, il est évidemment impossible de distinguer les organisateurs des simples participants. Ici, tout le monde arbore autour du cou le même badge extra large. Vu les tarifs pratiqués, entre 50 et 950 € pour accéder à l’événement selon la taille de l’entreprise, nul ne se sépare de son précieux billet ! Pour Agnès, une freelance à la recherche d’un job de consulting, « ce tarif est justifié par la qualité des informations auxquelles on accède ici. On y apprend l’existence de nouveaux projets collaboratifs, on échange des bonnes pratiques, on parle en direct à des CEO* en recherche de profils atypiques. C’est un event à ne pas manquer ». Le festival se tient au bord du canal de l’Ourcq, à Pantin, en Seine-Saint-Denis. Amarrée près du bâtiment, la péniche Antipode et ses bières bio. Photo : Jacques Tibéri.Le tribunal pour les Générations Futures fait le procès du travail ! Photo : Jacques Tibéri.
Après avoir bu une pinte sous les tonnelles de la péniche l’Antipode, renommée la Floating Fest, on va entendre les plaidoiries d’un Tribunal pour les Générations Futures. Ce soir, on fait le procès du travail. Parmi les témoins cités à la barre, le politilogue Nicolas Matyjasic, coordinateur du programme de Benoît Hamon. Après deux heures de débats mis en scène dans le Théâtre du Fil de l’Eau, et croqués par Coco, caricaturiste à Charlie Hebdo, les jurés d’un soir ont délibéré : le droit à la paresse doit être inscrit dans la Constitution !
Ce qui semblait être, au premier abord, un rassemblement de jeunes start-uppers En Marche !, se termine donc en meeting de Podemos. Un nouveau paradoxe, à l’image de cette génération qui écrit ainsi les codes du monde de demain.
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