Comment et pourquoi Paris est-elle devenue, en quinze ans, la capitale européenne des squats d’artistes ? Il y a un an, une attaque terroriste donna le coup de grâce à Christiana, le vieux quartier autogéré de Copenhague.

LA FIN D’UNE UTOPIE
Mais Christiania vacille, gangrénée à plusieurs reprises par l’explosion du trafic de drogues. Une première fois déjà, les stands racoleurs de substances illicites ont été détruits par les Christianites eux-mêmes. Très vite cependant le commerce a repris, à quelques mètres de là. Afin de maîtriser un peu plus leur « ville autonome », un certain nombre d’occupants libres, installés là depuis 1971, ont carrément racheté leurs lopins de terre à l’état et sont devenus propriétaires, un comble pour des squatteurs.
Malgré tout, les vendeurs de came sont invirables. Alors en ce 2 septembre 2016, lendemain de l’attaque revendiquée par Daech, et sous l’œil de caméras du monde entier, les habitants de Christiania, scies et perceuses à la main, voire au volant de bulldozers, s’emparent des étals de dealeurs de Pusher street et rasent tout sur leur passage. Ils sont félicités par un tweet du premier ministre danois, Lokke Rasmussen. Le plus vieux squat du monde est à terre. Ainsi meurent les utopies.
[accordions]
[accordion title= »Christiania en bref : » load= »show »]
Établie dans un ancien quartier militaire, Christiania compte environ un millier d’habitants et passe pour être l’une des rares expériences libertaires encore en activité en Europe.
Influencée par la pensée anarchiste, cette ville autonome bannit notamment les voitures, les armes et les drogues dures. La vente du cannabis à l’air libre y est en revanche autorisée et est devenue une source de conflits entre dealers et résidents, excédés par ce trafic lucratif qui attire de nombreux touristes.
2007 : les autorités ordonnent plusieurs démolitions de maisons pour des motifs sécuritaires, entraînant des émeutes et l’arrestation de 59 personnes.
2011 : un accord signé avec le gouvernement danois permet aux habitants de racheter la plus grande partie des terrains du quartier à l’État.
E.V.-V.[/accordion]
[/accordions]
Cet article vous a intéressé ? Soutenez le journal minimal minimal, média en accès libre et sans publicité.