Créés en 1935, les jardins ouvriers d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) abritent des potagers et des animaux protégés. Ce petit coin de paradis est menacé par les aménagements des JO 2024 et du Grand Paris.

Dans les années 1960, les jardins des Vertus comptaient encore 6,2 hectares. Grignotés par l’urbanisme, ils n’occupent plus que 2,6 hectares. 1 hectare entier pourrait disparaitre au printemps prochain, remplacé par des aménagements grandiloquents : les annexes d’une piscine d’entraînement olympique, un complexe aquatique (hammam, sauna, splash pas, solarium…) une gare, des immeubles. Le mois prochain, Grand Paris Aménagement est censé entamer ce que l’on appelle les « travaux préparatoires », qui seront suivis par les travaux de terrassement dès juin.

« On croise aussi des perruches vertes », nous affirme le journaliste Ziad Maalouf, habitant d’Aubervilliers. Il nous emmène dans sa parcelle, qu’il entretient en permaculture avec Dolorès, une amie. Tous deux sont fiers de nous montrer l’abri qu’un hérisson s’est construit sous une plantation, preuve que des espèces en voie d’extinction vivent ici.
Très triste de savoir que @paris2024 est un prétexte pour bétonner les derniers espaces vers de #SeineSaintDenis Il faut sauver les jardins ouvriers d'Aubervilliers https://t.co/ML1jVI4ceN
— ziadmaalouf (@ziadmaalouf) January 20, 2021
Comment les JO 2024, qui se prétendent « verts » et « respectueux de la biodiversité », ont-ils pu choisir de massacrer un pareil endroit ? La construction du centre aquatique est réclamée depuis longtemps par la mairie d’Aubervilliers, une ville pauvre sous équipées en infrastructures nautiques. Simplement, la commune manque aussi cruellement de verdure (1,4 m2 par habitant là où l’OMS en préconise 10) !
Pour compenser l’amputation des jardins, Grand Paris Aménagement n’a pas hésité à proposer aux jardiniers de raser un bois sauvage et de prendre possession de parcelles voisines en friche (qui appartiennent à l’association des jardins familiaux de Pantin). Ce à quoi les Albertivillariens s’opposent fermement. La préservation oui, la « compensation » non. « Les pouvoirs publics veulent déshabiller Paul pour habiller Jacques », se désespère Ziad Maalouf.
TOUTE LA PRESSE EN PARLE
Entre l’implication de cet ancien producteur pour Radio France Internationale et celle de sa consœur Jade Lindgaard, journaliste à Mediapart et elle aussi résidente à Aubervilliers, le saccage programmé des jardins ouvriers a eu de l’écho dans les médias : Le Parisien, Libération, France 3, France Inter, Le JDD, RTL, Reporterre en ont parlé. Mais pour l’instant le projet n’est pas annulé. Pour défendre leurs terres cultivables, les habitants d’Aubervilliers proposent dans leur kit « graines d’espoir » un modèle de lettre à envoyer à la mairie d’Aubervilliers. Et ils organisent régulièrement des rassemblements pour crier haut et fort : « des potirons, pas du béton ! »
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2 réponses
il faut arrêter de massacrer des villes pour ces grands événements sportifs. L’époque de Grenoble 68 est périmée. Depuis le covid, la télévision se satisfait bien de reportages sans ces publics de …
Le temps du sport spectacle est terminé, et le sport s’en portera que mieux.
Tout à fait 😉 Merci pour votre commentaire !