Une carte de France interactive recense les centaines de milliers de sites pollués par d’anciennes activités industrielles ou minières en métropole. Il y en a forcément un près de chez vous !


Aujourd’hui, malgré les tentatives de réhabilitation des terrils ou les réutilisations d’usines désaffectées, les séquelles de plus d’un siècle de mécanisation sont impressionnantes : la France métropolitaine compte plus de 320 000 anciens sites d’activités industrielles et près de 3 000 anciens sites miniers, qui continuent de générer des pollutions dans le sol. Il y en a forcément un près de chez vous !
Grâce à la base de données fournie par le ministère, l’auteur du blog Chroniques cartographiques s’est consacré il y a quelques années à la réalisation d’une carte interactive des principaux polluants que l’on peut trouver dans le sol après le passage de ces industries :
En France métropolitaine, on peut constater grâce à ce document exceptionnel que la pollution des sols n’épargne aucune région. Métaux, hydrocarbures, pesticides… la liste des substances toxiques qui se retrouvent dans nos sols est accablante. Et comme on commence enfin à le comprendre, le sol n’est pas juste une masse inerte sur laquelle on pose nos usines et on creuse nos mines. Le sol bouge, vit, l’eau y circule, et les substances qui s’y trouvent migrent également. C’est ainsi que l’on peut retrouver des polluants bien loin de leur lieu d’émission.
INTOXICATIONS
Le billet de blog fournit également une carte des sols pollués à la chlordécone en Martinique et en Guadeloupe. Ce pesticide a massivement été utilisé dans les bananeraies de 1972 à 1993, alors même qu’il a été interdit en France en 1990, après avoir été classé neurotoxique et cancérigène ! Tout au long de ces années d’utilisation criminelle il s’est donc infiltré dans les sols et a contaminé les nappes d’eau souterraines. On lui doit des naissances prématurées, des cancers de la prostate.
La dégradation de la chlordécone prendrait entre cent cinquante… et six cents ans ! Sa toxicité n’est donc pas près d’être éliminée, contrairement à ce qu’affirment les communiqués gouvernementaux. Aujourd’hui, il continue d’intoxiquer les cultures et les pâtures, au-delà même des aires connues d’épandages.
Par exemple, il n’est pas interdit de combler les mines avec des déchets pour restituer le volume prélevé ! D’autres ambiguïtés perdurent également, notamment sur le droit applicable sur les sites ou les installations. De plus, la directive-cadre européenne sur la protection des sols adoptée en 2007 contraint la France à des résultats, pour lesquels il serait judicieux de voir harmonisés les codes minier et environnemental. Des réformes législatives sont donc régulièrement envisagées, mais jamais effectuées.
TROP DE BLABLA
À la suite de ce débat, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a annoncé un certain nombre d’évolutions législatives : la fameuse réforme du code minier, attendue depuis des années, serait envisagée. Plus important encore, il est question de redéfinir le socle juridique encadrant la pollution des sols, afin de mieux cerner qui, des collectivités territoriales ou de l’État, devra résoudre les nuisances et mettre la main au portefeuille.
Pour l’heure, rien n’a été concrètement décidé, et jour après jour les polluants s’infiltrent. En attendant que les blablas fassent potentiellement avancer des choses, les seuls à vraiment souffrir, ce sont encore et toujours nos sols, et avec eux la santé de ceux qui les foulent.
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2 réponses
et les sites nucléaires?
https://www.greenpeace.fr/carte-dechets-nucleaires/
Oui tout à fait Fred, il faut les ajouter, Greenpeace avait fait un superbe travail avec cette cartographie 🙂