Les pays partis à la conquête de l’espace évitent généralement de parler du point Nemo, une zone de l’océan Pacifique dans laquelle ils bazardent leurs déchets depuis cinquante ans.


« ÇA FAIT MAL AU CŒUR »
Situé à la latitude 48° 52′ 31″ Sud et à la longitude 123° 23′ 33″ Ouest, le point Nemo est le centre d’une étendue grande comme l’URSS, soit 22 millions de kilomètres carrés. C’est là, au prétexte qu’il n’y a pas d’humains à la ronde, que les Américains, les Russes, les Européens, les Chinois, les Japonais etc. balancent depuis cinquante ans les engins spatiaux dont ils n’ont plus l’utilité : la station Mir, les vaisseaux, les satellites, les fusées… Il y aurait environ 300 épaves, ou plutôt des débris de celles-ci, éparpillées dans cette zone qui était jusqu’alors préservée de toute empreinte humaine.
Outre la destruction de cet écosystème unique, le fait de jeter les engins spatiaux en fin de vie dans l’océan pose de sérieux problèmes environnementaux car il s’agit de matériaux extrêmement polluants. A l’occasion du Vendée Globe, la course à la voile en solitaire autour du monde, le navigateur italien Giancarlo Pedote a d’ailleurs lancé un appel après avoir passé le point Nemo : « Ça fait mal au cœur de voir que la mer est utilisée de temps en temps comme une poubelle. Ce serait quand même sympa que les responsables de ces missions trouvent un moyen de prendre en charge les déchets qu’elles engendrent. »
4 000 MÈTRES SOUS LES MERS
Les objets spatiaux ont une durée de vie assez courte, environ une quinzaine d’années, et il n’y a que deux façons de s’en débarrasser lorsqu’ils sont hors d’usage : les envoyer dans une « orbite de rebus » déjà pleine de boulons, de vis et de morceaux de métal ou, pour les grands appareils, les envoyer 4 000 mètres sous les mers. C’est là que l’ISS, la station internationale dans laquelle se trouve Thomas Pesquet et ses collègues, ira se crasher d’ici quelques années.
Pendant longtemps l’homme a cru qu’il pouvait tout faire avaler à la mer, espèce d’énorme lave-linge à déchets, jusqu’à ce qu’elle dégorge sur nos côtes des tonnes de métaux, de plastiques et d’hydrocarbures. Combien de temps faudra-t-il avant que des scientifiques ne découvrent les conséquences funestes de cette décharge tellement loin de nous qu’il est très facile de faire comme si elle n’existait pas ?
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4 réponses
Je ne connaissais pas ce problème. Merci pour cet article
Bonjour Bénédicte, ravi de partager cette information avec vous ! Merci 🙂
Merci je me demandais bien où allaient tous ces déchets
De rien June, nous nous sommes posé la même question 😉